mocking birds

« C'est comme un ascenseur, tu vois ? On peut monter et descendre, y rester coincé. Et c'est pour ça que ça s'appelle l'ascension sociale. (Enfin, je crois.) Le but de tout le monde, c'est d'arriver en haut, tout en haut, là où on peut regarder les étoiles de près et surplomber la ville. Mais tu sais, y en a pas beaucoup qui arrivent jusque là. Après, aussi, on naît tous à des niveaux différents, de base, mais tout le monde cherche à monter. Si tu nais tout en haut, tu fais tout pour pas redescendre, ou construire un étage de plus. (Ouais, ils en ont jamais assez ces gens-là.) On y arrive pas tous en même temps, tu sais. Certains prennent les escaliers pour monter, c'est plus long, mais plus sûr, peut-être. (Je sais pas, en fait.)
Nous ? Comment t'expliquer... Tu vois le rez-de-chaussée ? Eh bien nous, on est au sous-sol. »

Gamin, j'aurais aimé qu'on me dise ça, mais personne l'a fait. Y'avait des choses qu'on comprenait pas, trop de choses, et puis on s'est rebellés à la place d'essayer de s'élever. On finira ici, comme nos parents pas assez présents. C'est vrai, quoi, on rêve tous de se casser ailleurs, de devenir riches et d'avoir une vie tranquille, mais on est pas nés au bon niveau, alors on va trimer toute notre vie en essayant de grimper cette foutue échelle sociale.  Y'en a combien qui vont s'en sortir, au final ? Deux ? Trois ? Ouais, trois sur cent, on peut rêver. C'est tout ce qu'on a, il faut dire. On rêve d'être celui ou celle qui se cassera d'ici, qui réussira. Mais les légendes de gosses partis de rien qui finissent multimilliardaires, on sait que c'est des conneries. Rien n'arrive par hasard.
Surtout pas ici.